Les Comptes Rendus

Vers d’autres solitudes

Vers d'autres solitudes

La frontière entre solitude et isolement serait claire mais ténue et il faut éviter à tout prix de la franchir ou en sortir très vite.

La solitude nous protègerait de l’encombrement du monde,  le bonheur des autres pouvant être insupportable (refus des invitations).

Quant à l’isolement, c’est une machine infernale, une punition qui arrive sans prévenir, la punition ultime de la société qui élimine les gens, (on vous oublie vite) une forme de construction inconsciente, un piège que l’on s’est tendu à soi-même. Cela peut être un repli pour se recentrer sur soi, un ressenti violent « dans mes cellules ».

Il ne s’agit pas ici de s’accorder sur une énième définition du temps mais plutôt de réfléchir sur les liens indissociables entre temps et solitude. L’écoulement du temps n’est pas constant, il possède selon les individus et les circonstances ses accélérateurs et des ralentissements. Le temps de solitude est un temps saisi d’indétermination, le concept de durée ne lui suffit plus, il est celui où l’âme se déplace et interroge sa propre nuit, il n’est pas un temps de solitude choisie et volontaire.

Il s’inscrit dans un processus qui réactive des mémoires ancestrales et collectives, archaïques et personnelles. L’inertie qui en résulte, de même à l’opposé, pour une souffrance équivalente mais refoulée provisoirement, l’agitation et la frénésie des actes compensatoires, tout semble aboutir à un désaccord du rapport au temps et à une dépossession de l’être : la perte de l’unité et d’une présence réelle en soi. Le vécu de la solitude est empreint de culpabilité (« on se reproche quelque chose ») d’illusions (« J’ai toujours pensé que ça allait s’arrêter), d’angoisse (« où est l’erreur, pourquoi moi ?).Le risque est de s’oublier dans l’intemporel : « on laisse filer le temps ».certains sombrent dans une solitude abyssale, dans des postures originelles.

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